Le mois dernier, une quarantaine d’actrices et acteurs montessorien·nes se réunissaient dans le XVIIIe arrondissement de Paris. AIRAM Montessori a participé à cette rencontre. Récit.
Une initiative de Caroline Lepeu, autrice de la BD “Maria Montessori : l’école de la vie”
Il y a quelques mois, Caroline nous contactait pour nous exposer son projet d’œuvrer à la construction d’un réseau d’acteurs et d’actrices du monde montessorien.
Caroline est artiste. Elle s’est formée à la pédagogie Montessori pour les enfants de 3 à 6 ans. Elle explique comment Montessori lui a donné une “colonne vertébrale”. Dans ses projets artistiques, elle recherche le vivre ensemble, la paix. Et celle-ci, rappelle-t-elle “ne peut exister que si on la trouve déjà en nous”.
Elle a sorti récemment une biographie de Maria Montessori sous la forme d’un roman graphique intitulé “Maria Montessori : l’école de la vie” aux éditions Marabulles.
Tour de table
Par un dimanche de novembre froid et pluvieux, nombreuses sont les femmes et quelques-uns sont les hommes qui passent le portail de la maison de quartier Le Shakirail et demandent leur chemin pour la “rencontre Montessori”. Le cercle d’une vingtaine de chaises doit être élargi. Chacun et chacune prend place et débute un tour de “table”.
Dans la salle, de nombreux·ses professeur·es des écoles et presqu’autant d’éducatrices Montessori en école privée hors contrat.
Certaines appliquent depuis de nombreuses années l’approche Montessori dans leur classe. D’autres “sont encore en chemin” ou “cherchent encore” un fonctionnement qui leur convient et sont preneuses de soutien et de ressources.
Une ancienne assistante maternelle a le projet de créer une MAM (maison d’assistantes maternelles) et est actuellement en formation Montessori. Elle parle de son cheminement : “C’est une sorte de puzzle qui se met en place. C’est une formation qui vous change complètement.”
Dans la salle également, des profils plus éloignés de l’éducation. Une formatrice en développement personnel et développement de l’enfant “espère que cette rencontre marquera une balise dans [son] parcours”. Une ingénieure à la retraite qui accompagne bénévolement des enfants en soutien scolaire et des adultes en informatique avec Emmaüs dit s’intéresser aux pédagogies alternatives depuis toujours. Une entrepreneure formée à la pédagogie Montessori participe à sa diffusion en proposant du matériel de vie pratique. L’approche Montessori pour les personnes âgées est évoquée dans le cadre de deux projets (Julie Rannou et Le Béguinage La Madeleine).
Caroline a tenu à convier les centres de formations dans une optique non concurrentielle et avec la conviction, que nous partageons, que les formations, avec chacune leurs spécificités, vont répondre à telle ou telle attente et besoin des apprenant·es. Pour AIRAM Montessori, je parle de notre volonté d’offrir des formations à tous et toutes, y compris aux personnes éloignées des grands centres, et j’évoque notre partenariat avec l’Institut Supérieur Maria Montessori (ISMM) pour la formation destinée aux professeur·es des écoles. L’ISMM est représenté par leur formatrice 3-6 ans, Marilyne Maugin, qui rappelle l’importance de ne pas rester seul·e et de s’entourer dans sa pratique montessorienne. Se présentent également Fiona Partouche, éducatrice spécialisée, formatrice à la pédagogie Montessori adaptée et Chloé Lamoureux qui propose un accompagnement des enseignant·es dans leur pratique ainsi que des séminaires réguliers. Séverine Schlayen, formatrice dans le cadre de ses Ateliers du citron, clôt le tour de table et le récit de son parcours et de son engagement pour les enfants émeut l’assistance.
“Se nourrir, échanger, ne pas s’isoler”
La présidente de l’association Public Montessori déclare être convaincue que la capacité démontrée des professeur·es de l’Education nationale à faire réseau, à se soutenir et à partager, peut être élargie.
Une éducatrice Montessori 3-6 ans dit venir chercher “un coup de boost comme à chaque fois qu’[elle] échange autour de la pédagogie Montessori. Se nourrir, échanger, ne pas s’isoler.”
La contribution de Céline Alvarez à la diffusion de l’approche Montessori est évoquée à plusieurs reprises avec beaucoup de gratitude.
On s’interroge : pourquoi encore si peu de place est faite à l’étude des approches dites alternatives dans la formation des professeur·es des écoles ? “Au cours de mes études, j’ai bénéficié en tout et pour tout de 30 minutes d’enseignement sur la pédagogie de Maria Montessori,” témoigne une enseignante.
Parmi les initiatives de partage existant déjà, l’ancien président et cofondateur de Public Montessori évoque l’un des projets sur lesquels l’association planche en ce moment : un centre de ressources sous la forme d’une classe virtuelle auquel il appelle les actrices présentes à contribuer.
Caroline conclut : “L’idée est de faire réseau entre tous les acteurs et actrices montessorien·nes, dans toutes nos diversités qui sont autant de richesses, pour informer et former sur la pédagogie Montessori au niveau local et/ou national, mais aussi unir nos voix pour fédérer des actions concrètes au sein de nos institutions, comme la mise en oeuvre de la pédagogie Montessori dans les écoles de l’Éducation nationale. A terme, l’idée est d’unir toutes les alternatives pédagogiques pour les rendre présentes dans nos écoles de façon à ce que les parents puissent faire un choix éclairé et responsable sur l’éducation de leurs enfants.
Les prochaines étapes :
– organiser un tour de France des petites villes, des grandes villes, et faire synergie avec tous ceux et toutes celles qui veulent être acteur·rices de la révolution de l’éducation pacifiste. Prochaine destination: Vannes !
– lancer des journées sur la parentalité avec des ponts dans les écoles.
– toujours et encore travailler sur nous-mêmes pour nous libérer de nos propres conditionnements et aider au mieux les enfants.
Si vous souhaitez joindre Caroline pour obtenir plus d’informations, vous pouvez lui écrire à: caroline.lepeu@gmail.com.
Jeanne, de l’équipe d’AIRAM Montessori.