Bonjour AIRAM Montessori, je suis enseignante de l’éducation nationale dans une école privée catholique, sous contrat avec l’état. Concernant la lecture, devons-nous les habituer aux trois graphies dès 3 ans ou bien qu’à une ou deux graphies ? Merci.
Seule la graphie cursive est enseignée. Les autres sont « devinées » par l’enfant. Et inutile de charger les affichages avec les 3 graphies. Le plus important est que l’enfant comprenne qu’à chaque lettre ou digramme correspond un son qui lui sert à écrire ses messages (aucune insistance sur l’orthographe au début) et donc seul le cursif est présenté (graphie de l’écriture) pour ne pas surcharger mentalement l’enfant de façon inutile.
Bonjour,
je poursuis le sujet car je me pose des questions assez proches. L'an dernier, tous mes affichages étaient en cursives pour les enfants de 3 à 6 ans au sein de ma classe. Une collègue m'a fait remarquer que selon l'éducation nationale, la cursive s'écrivait et que l'écriture en script se lisait même si on ne l'écrivait pas (seulement à l'ordinateur par contre).
J'avoue être en plein réflexion... J'ai fait un compromis en mettant l'écriture cursive sur les étiquettes de prénom des enfants (pour signer un travail par exemple comme c'est un substitut à sa propre écriture dans un premier temps) mais en script sur d'autres supports. L'étiquette de présence comporte en recto la cursive avec un pictogramme de crayon à gauche et en verso la script avec un pictogramme de livre à gauche.
Qu'en pensez-vous? Je ne veux pas embrouiller l'esprit de mes petits élèves.
Merci
Bonjour Delphine,
Votre question soulève celle de l’usage de ces étiquettes-prénoms dans une classe
Dans le cas d’étiquettes pour « signer » ses feuilles
Il y a très peu de fiches et travaux écrits en Montessori en 3-6 ans, et ce sont en général des travaux que l’enfant a choisis de faire à un moment où ils avaient du sens pour lui. Le très jeune enfant vit dans l’instant présent, conserver des travaux ou des œuvres est une préoccupation d’adulte.
On préférera donc demander à l’enfant s’il souhaite garder son travail – et donc on acceptera qu’il ne le fasse pas.
Pour ma part, lorsqu’il souhaitait le conserver et qu’il ne pouvait pas encore écrire son prénom, je l’écrivais moi-même en cursive, au dos de sa feuille pour ne pas abîmer son « œuvre » plutôt que de lui demander de coller une étiquette en cursive avec son prénom. Lorsqu’il avait suffisamment progressé en écriture-lecture, je l’invitais à le faire.
Et s’il ne le souhaitait pas mais qu’il me semblait important d’en garder une trace (pour mes considérations d’adulte), je lui demandais l’autorisation d’en prendre une photo.
Cela me permettait
- d’éviter d’ajouter une étape supplémentaire à une activité que l’enfant considère comme terminée (retrouver son étiquette, aller chercher le matériel, coller l’étiquette) : cette étape imposée par l’adulte risque d’être en contradiction avec une pédagogie fondée sur le sens et la liberté de choix
- celui de conserver la cohérence du matériel de langage et de sa progression : écrire, c’est de produire un message, laisser une trace à l’attention de quelqu’un d’autre (ou de soi-même, plus tard), c’est donc un acte chargée de sens et d’humanité. Pour ce faire, et à cette étape essentielle où l’enfant découvre cette magie, il est important que l’écriture cursive reste une écriture manuscrite (et non une imitation imprimée d’écriture manuscrite).
Dans le cas d’autres activités
Dans de nombreuses activités scolaires (par exemple les présences que vous avez citées), l’enfant a besoin de reconnaître son prénom. Lorsqu’il n’a pas encore la capacité de le lire, il s’agit donc d’une reconnaissance globale, et il est plus pertinent à mon sens que cela se fasse avec la typographie de la lecture, c'est-à-dire en script.
Est-ce que cela vous parle 🙂 ?
merci beaucoup pour ces précisions qui effet prennent tout leur sens 🙂