Bonjour à toutes et tous,
Je travaille au sein d'une ludothèque municipale depuis 4 ans. Je suis référente pour les moins de 5 ans et je souhaiterais savoir comment adapter ma posture professionnelle maintenant que la loi anti violences éducatives a été mise en place. En effet, avant, en cas de violence du parent sur son enfant ( je parle ici de fessée ou de claque ou autre violence physique) j'intervenais après de lui en ayant une attitude la plus bienveillante possible du type " j'ai l'impression que c'est une journée difficile pour vous" ou autre phrase de ce genre afin d’engager la discussion pour tenter de faire prendre conscience à l'adulte de la violence de son geste et de ses conséquences ( il s'agit la d'une discussion plus ou moins approfondie en fonction de l'état d'esprit du parent à ce moment là) L'idée étant surtout de ne pas laisser le parent démuni ou inconscient des répercussions d'un tel geste. Je précise que j'ai mis du temps avant d'avoir cette bienveillance à l'égard du parent c'est pour cela que je m'abstenais d'intervenir pour ne pas laisser mes propres émotions transparaître dans mes propos.
Ma question est, maintenant que la loi a été votée, ma posture doit-elle se "durcir", quels sont mes devoirs en tant qu'agent du service public, dois-je rappeler qu'une loi a été voté et qu'il ne s'agit plus "juste" des valeurs de la ludothèque ? Je sais que la loi ne comprend pas de sanction et c'est pour le mieux l'idée étant de sensibiliser et non pas de sanctionner mais je ne sais pas comment me positionner de façon appropriée et professionnelle face à ça.
Merci d'avance à vous pour vos éclaircissements.
Bonsoir Julie,
Vaste sujet que la prise en compte de la loi sur les VEO!!
Je pense que vous avez déjà une belle attitude en entrant en empathie avec l'enfant pour ses éventuelles colère, geste ou parole qui suscite de la violence chez son parent.
Vous dites ensuite que vous entrez en empathie avec le parent violent qui ne sait pas gérer autrement son enfant en souffrance. C'est l'unique façon d'entrer en relation avec lui selon moi, en tout cas à votre place de personnel de ludothèque. Toute menace serait contre-productive je pense.
La loi pourrait servir pour des parents récalcitrants via un signalement auprès des services sociaux. Parce que sinon, le risque pour vous est que le parent ne revienne plus et que l'enfant perde l'opportunité de venir à votre ludothèque.
Dans les écoles, la donne est un peu différente il me semble parce que les parents n'ont pas le choix que de continuer à amener les enfants. Mais là aussi, pour faire changer les mentalités et les comportements, une relation de confiance et d'empathie doit s'installer entre l'enseignant et le parent violent.
Je ne sais pas si cela répond à votre interrogation.
Armelle
Bonjour Armelle ,
Merci pour votre réponse. En effet mon rôle n'est en aucun cas de menacer ou de faire peur au parent , bien au contraire. Je me demandais si avec cette loi j'étais dans l'obligation d'intervenir en tant qu'agent du service public. Mais vous avez raison , le contexte école et le contexte socio culturel est tout à fait différent et la posture professionnelle n'est pas la même. Pour appuyer ces avancées dans le respect des droits et de l'enfant je vais peut être juste essayer de mettre en avant une affiche sur la déclaration des droits de l'enfant pour amorcer une discussion sur le sujet avec les parents avant qu'un énième incident ne se reproduise.
Merci à vous