Bonjour Géraldine 

Que les enfants aient un temps de repos et d’activité libre n’est pas un problème dans la pédagogie Montessori, bien au contraire.

Cependant, couper les demi-journées de travail - par une récréation, un regroupement, une intervention en musique, une collation… - signifie que les enfants ne pourront plus disposer d’un temps d’activité long de 2 heures ½ à 3 heures.

Or, si l’on considère dans la pédagogie Montessori que ce temps d’activité long est indispensable, c’est parce que l’on observe le cycle suivant, au niveau du groupe-classe comme des enfants : 

1. un temps de mise en activité relativement calme où les enfants choisissent des activités plutôt faciles pour eux, c’est donc davantage un temps d’assimilation que d’apprentissages nouveaux

2. un temps d’agitation que l'on appelle la "fausse fatigue" où le niveau sonore et les déplacements augmentent - qui correspond à peu près à l’heure de la récréation et qui est particulièrement intense lorsque les enfants ont dû se contraindre à l’immobilité (qui n’a pas vu ou entendu les enfants qui “déchargent” par des courses folles ou des hurlements lorsqu’ils arrivent dans la cour ?)

3. s’il n’y a pas de récréation et que l’adulte laisse les enfants s’autoréguler sans intervenir, un nouveau temps calme d'activité intense où les enfants vont choisir des activités moins confortables, qui leur demandent un effort et permettre de nouvelles acquisitions (des activités qui se situent dans ce qu’on appelle la “zone proximale de développement”). A l’inverse, les enfants qui reviennent de récréation ont quelques difficultés à se poser et quand ils y arrivent, n’accèdent pas à cette phase de travail intense.

Sur cette longue plage d’activité, on va donc éviter les ruptures, et favoriser l’activité autonome, le mouvement et la liberté de choix. On va permettre à l’enfant de prendre soin de l’environnement et notamment de l’environnement extérieur. Il va pouvoir, s’il le souhaite et si l’espace le permet, travailler à l’intérieur ou à l’extérieur… Il va choisir ses activités selon ce qu’il peut et a envie de faire : telle activité qui lui demandera effort et concentration ou telle autre qui lui permettra de se reposer et de mettre son cerveau en “mode par défaut”, un mode essentiel pour l’assimilation de toutes les informations et sollicitations qu’il reçoit, au niveau cognitif comme au niveau affectif.

Après et/ou avant le déjeuner, dans la plupart des écoles, des temps d’activité libre en extérieur sont organisés tout en veillant à ce que les enfants disposent dans un environnement ordonné d’activités parmi lesquelles ils pourront choisir : jardinage, jeux d’eau, de construction, de ballon… La durée de ces récréations dépend beaucoup de l’organisation matérielle du temps de repas et de sieste mais dépasse rarement 30 à 45 minutes.

Bonjour Laure, merci pour ce retour enrichissant.